Les laxatifs en médecine traditionnelle et naturelle

Cinq groupes de laxatifs peuvent être différenciés : laxatifs de lest, laxatifs osmotiques, laxatifs lubrifiants, laxatifs stimulants et laxatifs émolients. Ils copient le mode de fonctionnement des remèdes naturels et ont pour mission d’augmenter le volume des selles en agissant par rétention d’eau, d’augmenter la masse ou de lubrifier les selles. Tous, naturelles ou conventionnelles, ont des effets secondaires qui doivent être pris en consideration. 
Les laxatifs de lest, comme l’Agiolax mite, sont souvent à base de fibres alimentaires ou mucilages. Le principe de fonctionnement de ce type de laxatif est d’aider à augmenter le volume des selles, ce qui va déclencher le péristaltisme des intestins. En effet, les fibres vont gonfler en se mélangeant à l’eau, formant ainsi des selles plus molles et volumineuses. Il faut faire attention de ne pas "boucher" le système digestif (risque d’obstruction). Effets indésirables connus : ballonnements, flatulences, crampes abdominales. (5)
Les remèdes naturelles plus connus de ce type sont le Psylli ou plantain, le son de blé, et l’Aloe Vera. 
Les laxatifs lubrifiants, comme le Lansoyl, sont à base d'huiles minérales et végétales, c'est-à-dire à base de paraffine ou de vaseline.Les lubrifiants retardent l'absorption d'eau, ce qui favorise le passage du bol alimentaire, par effet, comme son nom l'indique, de lubrification et crée également un film liposoluble diminuant l'absorption d’eau. L'utilisation à long terme peut diminuer l'absorption des vitamines liposolubles (A, D, E, K). Effets indésirables connus : diarrhée, crampes à l’estomac, risque respiratoire d’inflammation des poumons, si l’huile est aspirée accidentellement dans les poumons lors de la prise du laxatif, ou si les huiles minérales parviennent à remonter l’œsophage (en cas de reflux gastro-oesophagien) et à pénétrer dans les poumons (surtout chez les personnes âgées). (5)
L'huile de ricin est un puissant laxatif lubrifiant, ainsi que laxatif stimulant, avec les mêmes effets secondaires.
Les laxatifs émollients sont composés de produits chimiques similaires au detergents, principalement de Docusate Sodique ou de Docusate de Calcium. Il s’agit d’un agent tensio-actif qui agit en permettant à l’eau et aux graisses de pénétrer dans les selles, ce qui contribue à les hydrater et les amollir, ce qui est utile pour soulager la constipation occasionnelle. Prenez garde également à ne pas prendre de produits contenant de l’huile minérale (tels que les laxatifs lubrifiants) dans les heures suivant la prise d’un tel laxatif émollient, car cela favoriserait l’absorption de ces huiles toxiques pour le corps par les intestins. Effets indésirables connus : mal de ventre, nausées et vomissements, éruption cutanée, diarrhée persistante. (5)
La glycérine est un laxatif émolient qui s'utilise sous forme de suppositoires par voie rectale.
Les laxatifs osmotiques sont généralement constitués des sels (sulfate de sodium, sulfate de magnésium), de l’hydroxyde de magnésium (lait de magnésie), des sucres non assimilables par l’intestin (lactulose, mannose, mannitol, sorbitol, etc.) ou de la glycérine (sous forme de suppositoire). Le but de ces laxatifs est d’attirer au maximum l’eau dans les selles et de l’y retenir, ce qui permet de ramollir les selles et ainsi comme déjà vu de faciliter le transit intestinal et l’évacuation de la matière fécale. Ils peuvent également avoir comme effet une production de gaz intestinaux plus importante, ce qui favorise le processus d’expulsion des selles en augmentant la pression dans le rectum. 
L'inconvénient principal des sels est un passage partiel du sel dans le sang donc un risque d'augmentation de la pression artérielle et, à forte dose, un risque d'œdème. Le magnésium reste dans l'intestin et provoque un appel d'eau par effet osmotique. La petite fraction de magnésium absorbée est efficacement éliminée par filtration rénale chez l'adulte en bonne santé.
Les laxatifs sucrés, comme le Duphalac, sont hydrolysés dans le côlon par les enzymes bactériennes en acides (lactique, acétique), qui vont abaisser le pH colique et permettre, en conséquence, de stimuler le péristaltisme. Il en résulte un phénomène dit “d’adaptation”, c’est-à-dire que lors de l’administration chronique de cette molécule, les bactéries, la métabolisant, prolifèrent, aboutissant à une augmentation de leur capacité métabolique, d’où une diminution de l’effet laxatif. L’effet laxatif n’entre dès lors en action que lorsque la capacité de métabolisation de la flore bactérienne est dépassée et que le lactulose non digéré est éliminé.Les polyols (sorbitol, mannitol, xylitol, etc) favorisent l’hyperhydratation du contenu intestinal et accélèrent le transit.
Comme la plupart des laxatifs, ils peuvent faire entrer le patient dans un cercle vicieux et engendrer une constipation encore plus importante qu’avant le traitement. Effets indésirables connus : diarrhée, crampes, flatulences, déshydratation (en cas de fortes doses). (5)
Le jus de pomme, la poire, les pruneaux et les dates sont très riches en sorbitol, avec les mêmes possibles effets secondaires.
Les laxatifs stimulants, comme l’Agiolax et le Dulcolax, agissent directement sur les muscles de l’intestin et la muqueuse intestinale. Ils stimulent et augmentent la sécrétion d’eau et d’électrolytes, ce qui augmente les contractions du tube digestif. Cependant, il est très fortement déconseillé d’utiliser ce type de laxatif, même à court ou moyen terme, car ils sont très irritants pour la muqueuse du côlon et peuvent provoquer une inflammation de la paroi intestinale. Il faut donc particulièrement les éviter en cas de constipation chronique où ils seraient pris sur le long terme. Effets indésirables connus : diarrhée, crampes abdominales, brûlures rectales. (5)
Les plantes avec un effet irritant sont souvent riches en anthraquinones: bourdaine, cascara, senna, aloe vera, séné, rhubarde, huile de ricin, avec les mêmes possibles effets secondaires.
Les épices comme le piment rouge, le gingembre et le curcuma ont un effet laxatif stimulante, ainsi comme antibiotique.(8)
 

Les laxatifs dans l'alimentation

Les aliments qui contiennent du magnésium sont des laxatifs doux. Lorsque l'on se sent stressé, anxieux ou inquiet, le magnésium détend les parois du côlon. Le magnésium réduit la tension sur les parois de votre côlon, ce qui permet une action péristaltique normale. De même, le magnésium attire l'eau. Il y en a donc plus dans le côlon, un avantage pour les voies digestives puisque l'eau ramollit les selles. Inclure régulièrement des aliments riches en magnésium dans son régime alimentaire est une bonne pratique.
Les aliments riches en magnésium, en matières grasses et en fibres sont toutes sortes de graines (courge, citrouille, pastèque, lin, sésame, tournesol) et de fruits à coques (noix du Brésil, amandes, noix de cajou, pignons de pin, etc.). Mais ces aliments sont très allergisants, alors il ne faut pas en abuser trop, et pas en manger tous les jours.
Les prunes et les dattes sont également de bons stimulants du côlon mais elles sont très riches en sucre et peuvent donc entraîner une croissance trop importante des levures.
Nous l'indiquions, tous les fruits frais et légumes sont des laxatifs en raison de leur teneur en eau et en fibres. Les matières grasses et les huiles peuvent aussi aider.
Il peut parfois être utile de boire de l'eau tiède avant toute chose le matin.
Le sorbitol et le xylitol sont des sucre-alcool. Ils ont un effet laxatif car ils ne se digèrent pas totalement. L'effet est variable selon les individus et peut, dans certains cas, donner une diarrhée. Le jus de pomme, la poire, les dates et le pruneaux contient lui aussi du sorbitol.
 

Les lavements, l’hydrothérapie et l’oxygénothérapie

L'hydrothérapie ou irrigation du côlon est un processus qui consiste à y injecter de l'eau, parfois mélangée à des herbes, par le biais d'un tube inséré dans le rectum. Le but est d'éliminer les selles et les toxines de cet organe.
L'hydrothérapie nettoie le côlon sur toute sa longueur, tandis que les lavements réalisés chez soi n'atteignent que la partie descendante du côlon et le sigmoïde.
L'hydrothérapie du côlon présente pour inconvénient de nettoyer partiellement les bactéries bénéfiques, avec les bactéries opportunistes et pathologiques. Les thérapeutes recommandent donc de prendre des probiotiques après le traitement.
Après une irrigation du côlon par administration orale, les patients obtiennent une réduction de la constipation et une meilleure digestion générale et ils retrouvent de la vitalité. (9)
Sheila Shea, une thérapeute expérimentée en hydrothérapie, l’affirme : « L'hydrothérapie du côlon et/ou les lavements peuvent être très utiles pour la constipation ; ils permettent de récupérer le tonus intestinal, de relâcher les muscles, de créer des habitudes de bon transit intestinal et d'éliminer les déchets. »
Si la constipation est due à une candidose, une parasitose ou une dysbiose intestinale, une solution peut consister à suivre une thérapie à l'oxygène. De nombreuses personnes obtiennent de bons résultats après une oxygénothérapie par infusion rectale. Le but est d'éliminer la Candida à l'aide d'oxygène ou d'ozone. Des études scientifiques montrent que l'ozone, correctement administré dans le corps par applications répétées, inactive les virus, les bactéries, les champignons, les protozoaires et les carcinomes des cellules malades. La voie rectale est jugée comme la méthode la plus simple et la plus sûre d'administrer de l'ozone. Elle convient particulièrement bien aux personnes âgées, aux bébés et aux enfants. (10)
 

Les probiotiques

Les probiotiques sont des micro-organismes bénéfiques vendus en capsules, qui contribuent à restaurer ou maintenir l'équilibre naturel des bonnes bactéries dans les intestins. De nombreuses personnes les utilisent comme laxatif naturel, tandis que d'autres les prennent pour éviter ou traiter la diarrhée. En général, les probiotiques ont pour effet de réguler la motilité.
Les probiotiques convertissent les fibres prébiotiques en courtes chaînes d'acides gras qui lubrifient l’intestin et stimulent naturellement le péristaltisme. Ils transforment également les fibres en acide lactique, ce qui peut entraîner une baisse du pH des intestins et augmenter les contractions musculaires tout au long du côlon. Les probiotiques donnent le même résultat que les laxatifs stimulants et à l'osmose, mais de façon naturelle, et ils n'irritent pas vos intestins.
Il n'existe pas de souche unique de probiotique pour soulager la constipation. Celle qui est jugée efficace sur la constipation d'une personne peut ne pas être utile à quelqu’un d’autre. Certaines souches, comme bacillus subtilis, plusieurs souches de bifidus et plusieurs souches de lactobacilles sont généralement celles qui aident le plus de personnes.
Le Dr Campbell-McBride affirme que « malheureusement, la plupart des probiotiques fournis à titre de compléments ne s'installent pas sur la paroi des intestins ou ne la colonisent pas. En réalité, le seul moment dans nos vies où nous remplissons nos intestins de bactéries bénéfiques est probablement celui de la naissance, lorsque l'intestin est stérile. Les probiotiques font donc leur travail dans la lumière de l'intestin, puis sortent du système. » Elle ajoute que « nous n'avons pas encore trouvé de moyen de remplacer les éléments pathogènes sur la paroi de l'intestin par des bactéries bénéfiques. Il faut donc continuer à prendre des probiotiques en continu. »
Une autre question est de savoir si les probiotiques survivent jusqu'à ce qu'ils arrivent à l'intestin. Le Dr Campbell McBride affirme que « beaucoup d'entre eux ne survivent pas à l'acide de l'estomac… Mais il faut rappeler que, même mortes, les bactéries probiotiques ont un effet très bénéfique dans votre intestin. »
Les aliments lacto-fermentés sont également un type de probiotiques, bien plus naturels que les compléments alimentaires. Le Dr Campbell-McBride explique : « Les probiotiques en compléments s'installent dans les parties supérieures du système digestif et ne parviennent généralement pas jusqu'au bas du côlon, tandis que les aliments fermentés transportent les bactéries probiotiques jusqu'à l'extrémité de l'appareil digestif. »
D'autres nutritionnistes ont un point de vue différent. Summer Bocks affirme que la choucroute « est l'un des seuls aliments qui contient des bactéries naturelles qui s'inoculent et vivent dans les intestins. » (11) Elle affirme que le chou, qui contient les probiotiques, les protège et leur offre un « abri » et de la nourriture pour qu'ils accèdent jusqu'à l'intestin et s'y installent.
 

Autres thérapies

Il existe de très nombreuses thérapies qui peuvent soulager la constipation : cranio-sacrale, ostéopathie, massages, visualisation et méditation, etc.
 

Conclusion

Il existe de nombreux remèdes temporaires à la constipation, mais tous ont des effets secondaires. La seule façon de l'éviter de manière permanente consiste à traiter les causes décrites dans cet article. Comme on l'a vu, de nombreuses théories différentes expliquent l'origine de la constipation. Bien souvent, des conditions différentes s'associent, par exemple dans le cas d’une dysbiose intestinale et une hypothyroïdie. Souvent, les analyses peuvent aider à determiner les causes. 
Il est évident que de nombreux facteurs influent sur cette situation, le plus important étant peut-être l'alimentation. Un régime riche en fruits et légumes aide à réguler le transit intestinal, tandis que les produits carnés et les farines raffinées le ralentissent. Le rôle des autres aliments dans le transit n'est pas évident. Finalement, le mieux est de vérifier par soi-même. 
Il est donc très important d'augmenter la quantité de fruits et légumes, même si cela ne suffit pas. Il faudra également diminuer ou même éviter les aliments qui provoquent la constipation. J'ai vu dans ma pratique de nombreux cas dans lesquels la constipation a disparu avec l'amélieoration de l'alimentation, avec l'élimination des produits industriels, des sucres, des céréales contenant du gluten et des produits laitiers. Dans d'autres cas, la constipation persiste malgré tout. Elle peut être parfaitement régularisée si l'on diminue, voire que l'on élimine la viande ou les hydrates de carbone. Il s’agit des cas où la dysbiose intestinal est très importante, avec des bactéries qui se nourrissent de ces aliments que la personne ne peut pas digérer.
En ce qui concerne les thérapies, on trouvera des améliorations avec l'hydrothérapie du côlon, la détoxification du foie et l'ozonothérapie, qui contribuent à rétablir la flore intestinale et donc, à réguler le transit.


Bibliographie

(1) “Gut and Psychology Syndrome”, Dr. Natasha Campbell-McBride
(2) “The Life Science Health System”, T.C. Fry
(3) “The Amazing Liver & Gallbladder Flush”, Andreas Moritz 
(4) “Ecosystème intestinal & Santé optimale”, Dr. Georges Mouton
(5) “Curso de farmacología clínica aplicada: estreñimiento”
(6) “Docusate Sodium”
(7) “Lactulose” 
(8) “ANTIMICROBIAL EFFECTS OF SPICES AND HERBS”
(9) “Effect of colonic irrigation on the bowel habits of constipated young women”, Sakamoto M, Fukai K, Mine H.,  Kawasaki Journal of Medical Welfare, Vol.9, No.1, 2003 9-14 
(10) “OZONE Therapeutic Remedial Uses”
(11) “The Power of Probiotics for Digestive & Immune Healing”